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mercredi 11 septembre 2013

Basawan : La cabane dans l'arbre



Qui n'a jamais rêvé de posséder dans son jardin une retraite aussi délicieuse que celle représentée dans la miniature : une élégante plateforme posée sur les branches d'un arbre et cachée parmi le feuillage. On pourrait s'y retirer à loisir des tracasseries de ce monde pour méditer, contempler la nature, savourer un recueil de poésie, seul ou en compagnie d'un confident venu avec une bonne bouteille. Cette vision idyllique nous est proposée par Basawan, considéré par le vizir Abu Fazl, comme le plus brillant artiste de l'atelier d'Akbar. Basawan possède une palette d'une richesse et d'une intensité exceptionnelle. On reste admiratif par la dextérité avec laquelle il sait la varier en fonction des sujets traités. Ici, il explore les nuances dans le vert afin d'exalter l'éclat et la splendeur de la nature par une belle journée ensoleillée d'été. La végétation jaillit à profusion et franchit même la marge supérieure pour s'épanouir au-delà du cadre de la composition. On relèvera également la faculté de Basawan à croquer des scènes sur le vif comme ce valet au pied de l'arbre que l'on voit griller de la viande en tournant d'une main la broche tandis que de l'autre il évente le feu. 
La miniature est tirée d'un recueil de poésie (divan) d'un poète persan du XIIe siècle, Anvari. Les moghols affectionnaient particulièrement cet auteur. Akbar commanda en 1570 une copie du divan d'Anvari, de format poche, susceptible d'être emporté facilement lors de ses déplacements. 
L'artiste a pris quelques libertés avec le contenu du poème qui nous décrit une maison d'été tout à fait conventionnelle. Il a préféré représenter le poète au cœur des frondaisons et nous livrer une vision du jardin comme un lieu situé entre la terre et le ciel. Ce n'est pas encore le paradis mais on y échappe déjà aux contingences de ce monde. Le début du poème, dont les premiers vers sont insérées dans les cartouches du haut et du bas, commence par une description de l'état déprimé du poète. Il trouvera la sérénité dans le jardin où il partagera d'agréables moments avec son ami à parler de philosophie et de la vie :
La nuit dernière, je rentrai chez moi ivre
Accompagné que j'étais d'un bon ami.
Sur le rebord de la fenêtre, je trouvai
Une bouteille à moitié pleine
D'un vin aussi pur que la promesse
Des belles amitiés
Et aussi amer que
L'état de ceux qui aiment...



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