Retrouvez les chefs-d'oeuvre de la MINIATURE PERSANE et INDIENNE en PUZZLES sur le site : http://www.sindbad-puzzle.com/

Puzzles 1000 pièces disponibles sur www.sindbad-puzzle.com

jeudi 25 juillet 2013

Un miniaturiste dans son oeuvre : Nainsukh de Guler

Le rajah Balwant Singh de Jasrota observant une peinture de Nainsukh, Naisukh, vers 1750, Met Museum, (dim. 21 X 30 cm.)


Cette miniature possède une particularité quasiment unique dans la peinture persane et indienne : l’artiste s’est représenté en pied dans son œuvre.  Il s’agit de Nainsukh de Guler.  Debout, le torse incliné et les mains jointes en signe de déférence derrière le rajah Balwant Singh, le peintre attend le verdict de son maître sur un portrait de Krishna qu’il vient de lui remettre. 
Dans l’art de la miniature, l’usage exigeait l’anonymat. Lorsqu'un artiste décidait de divulguer son identité ou de se représenter dans son œuvre, il le faisait de manière extrêmement discrète,  en griffonnant en caractères minuscules sa signature à un endroit de la peinture ou en se croquant jusqu'à la taille seulement au milieu d’une foule de personnages. On le reconnaissait alors tenant son carton de dessins serré sous le bras.
Cette belle peinture nous révèle la relation étroite, empreinte de respect et de camaraderie, qui devait unir les deux hommes. Le miniaturiste passa près de vingt-cinq ans dans le château de Balwant Singh et se risqua même à le suivre dans son exil temporaire à Guler. Au niveau iconographique, aucun détail n'échappe à Nainsukh, que ce soit le narghilé dans sa gaine en tissu brodé, les traits des musiciens, les délicates arabesques fleuries décorant le trône ou l’épaisse végétation luxuriante que l’on aperçoit par-delà le portique.

Détail

Jehangir recevant le prince Khurram, Balchand, XVIIe siècle. On remarquera le peintre qui s'est représenté dans l'angle inférieur gauche tenant une chemise de couleur jaune sous le bras.

lundi 22 juillet 2013

John Lennon - India India



En 1968, les Beatles firent un séjour en Inde auprès de leur guide spirituel Mahareshi Mahesh Yogi pour s'initier à la spiritualité hindoue et pratiquer la méditation transcendantale. Nombre de chansons de l'album blanc furent ébauchés durant ce voyage. On pourrait croire qu'il en est de même pour India India. Pourtant, cette chanson ne fut écrite et composée qu'à la fin des années 70 lors de l'enregistrement de La ballade de John et Yoko.
Empreinte de nostalgie, chantée d'une voix douce et mélancolique, la chanson nous émeut par la simplicité des paroles où l'amour pour un pays et sa spiritualité millénaire rejoint celui d'une femme aimée pour finalement engendrer une tension antagoniste. Tiraillé entre les deux, le poète devra prendre une décision douloureuse. Il choisira de suivre son cœur en prenant la voie de l'amour plutôt que celle de la quête existentielle. D'ailleurs, l'amour n'est-il pas la réponse aux interrogations ? "Love is the answer" chantait Lennon dans Mind Games. Peu de temps avant son départ pour l'Inde, le chanteur qui était encore marié avec Cynthia, avait entamé une liaison avec Yoko Ono. Une fois en Inde, il n'avait qu'une hâte : s'envoler vers l'Angleterre pour la rejoindre. Ces événements ont dû sans doute inspirer Lennon dans l'écriture de la chanson.
India India, pour des raisons inconnues, ne fut jamais enregistrée sur aucun disque de l'ex-Beatles.

India India

India, India, take me to your heart
Reveal your ancient mysteries to me
I'm searchin' for an answer, but somewhere deep inside
I know I'll never find it here - it's already in my mind

India, India, listen to my plea
Sit here at your feet so please don't leave
I'm waiting by the river but somewhere in my mind
I left my heart in England with the girl I left behind
I've got to follow my heart wherever it takes me
I've got to follow my heart wherever it calls to me
I've got to follow my heart and my heart is going home

India, India - listen to my plea
I sit here at your feet so patiently
I'm waiting by the river but somewhere in my mind
I left my heart in England with the girl I left behind
I've got to follow my heart wherever it takes me
I've got to follow my heart wherever it calls to me
I've got to follow my heart and my heart is going home

Traduction :

India India, conduis-moi vers ton cœur
Révèle-moi tes anciens mystères
Je suis à la recherche d’une réponse, mais tout au fond de moi
Je sais que je ne la trouverai pas ici – Je le sais d'avance

India India, écoute ma supplication
Je me tiens là assis à tes pieds. Je t’en supplie ne me quitte pas
J’attends près de la rivière mais quelque part je sais que
J’ai laissé mon cœur en Angleterre avec la fille que j’ai laissé derrière moi
Je dois suivre mon cœur où qu’il me mène
Je dois suivre mon cœur où qu’il m’appelle
Je dois suivre mon cœur et mon cœur retourne à la maison

India India – écoute ma supplication
Je me tiens assis à tes pieds attendant patiemment
J’attends près de la rivière mais quelque part je sais que
J’ai laissé mon cœur en Angleterre avec la fille que j’ai laissé derrière moi
Je dois suivre mon cœur où qu’il me mène
Je dois suivre mon cœur où qu’il m’appelle
Je dois suivre mon cœur et mon cœur retourne à la maison.

Les Beatles en Inde vus par Guy Peellaert dans Rock Dreams avec Ravi Shankar au centre en gourou du groupe
Les Beatles à Rishikesh en Inde auprès du Maharishi Mahesh Yogi, 1968

jeudi 18 juillet 2013

Shab-e barat : la nuit du pardon

Couple sur une terrasse la nuit de Shab-e barat, Ecole moghole, Faizabad, vers 1765. Cette image est disponible en puzzle 1000 pièces sur le site : www.sindbad-puzzle.com

 
Assis enlacé sur une terrasse en marbre blanc, tout près d’un pavillon à la décoration raffinée, un couple partage des moments d’intimité par une belle nuit illuminée par les feux d’artifices et les innombrables luminaires disposés sur le pourtour des édifices. C’est la nuit de la Shab-e barat ou « nuit du pardon, de la délivrance ». Elle est célébrée au soir du 14e jour de Shaban, le mois qui précède celui de Ramadan. Selon la tradition islamique, durant cette nuit, les œuvres des hommes montent aux cieux, Dieu les recueille puis en fonction du mérite de chacun prescrit dans le livre des décrets leur destin pour les douze mois à venir. Cette nuit est également investie d'une bénédiction spéciale : la miséricorde de Dieu y descend sur terre et enveloppe les humains pour leur offrir le pardon. Les hommes sont encouragés à faire de même en s’accordant mutuellement l’absolution. Il est fortement recommandé de jeûner les 13e, 14e et 15e jours de Shaban. Ils sont considérés comme particulièrement propices pour la vie spirituelle et préparent mentalement le croyant au jeûne du mois de Ramadan. La Tradition islamique nous montre le Prophète jeûnant durant ces trois jours et passant la 14e nuit en prière. Enfin, c’est également une nuit où les ancêtres sont spécialement remémorés : des supplications sont adressées à Dieu pour leur repos éternel.
En Inde et dans le monde persan, la nuit de Shab-e barat était fêtée en grande pompe et donnait lieue à des réjouissances populaires. On éclairait la nuit en allumant des milliers de lampes et en tirant des feux d’artifices. L’extrait ci-dessous, tiré des Mémoires de l’empereur Jehangir (m. 1627), nous offre un aperçu de l’ampleur de ces festivités à l’époque moghole.

« Le 14e jour du mois de Shaban auquel correspond le Shab-e barat, j’ordonnai la tenue d’une réception dans les appartements du palais de la Begum Nur Jehan, situé au milieu d’immenses bassins. Je convoquai princes et courtisans à se joindre à un somptueux banquet qui fut préparé par la Begum. J’ordonnai que des coupes remplies de boissons enivrantes soient servies à chacun selon son bon vouloir mais tout en recommandant aux participants d'adopter une conduite digne de leur rang et de leur statut. Toutes sortes de viandes rôties et de fruits savoureux furent déposés devant les invités. Ce fut une réception magnifique. En début de soirée, lampes, lumignons et lanternes furent allumés et placés tout autour des plans d’eau et au-dessus des bâtiments. Un feu d’artifice impressionnant, de ceux que l’on n’a jamais vu de mémoire d’hommes fut tiré. Le ciel fut tout entier illuminé. La lueur projetée par le feu d’artifice, les lampes et les luminaires fut telle que les plans d’eau ressemblaient à des plaines en feu. On se livra ensuite à de monumentales réjouissances, et les convives burent plus que de raison. »

La nuit de Shab-e barat, Delhi, style de Govardhan, vers 1735


Artificier, Anonyme, Calcutta, vers 1794. La peinture a été réalisée selon le style hybride de la Compagnie des Indes britannique qui s'épanouit.au XVIIIe et XIXe siècles sous l'influence européenne et le patronage des Anglais.

mercredi 17 juillet 2013

Le Petit Cormier à Montigny-sur-Loing



Envie d’une escapade champêtre autour de Paris par un beau dimanche ensoleillé ? Alors pourquoi n’essaieriez-vous pas Montigny-sur-Loing, cette petite bourgade paisible située au cœur de la forêt de Fontainebleau et traversée par le cours alangui du Loing ? Depuis un peu plus de six mois, la ville accueille sur ses hauteurs, un ravissant salon de thé, Le Petit Cormier, qui abrite également sous son toit une boutique et une galerie d’art.
Dans la boutique, des produits du terroir fabriqués par les artisans de nos régions de France côtoient en une cohabitation heureuse et réussie, ceux de leurs confrères marocains. La galerie, quant à elle, reçoit pour des expositions temporaires, les œuvres des artistes montignons ou des environs.
Pour connaître en détail ce lieu consacré au Carpe Diem, on consultera le joli site internet de l'établissement : www.lepetitcormier.fr. J’ajouterai juste, pour y être passé sur les lieux dimanche, que le Petit Cormier nous garantit le dépaysement avec cette touche subtile apportée par le décor et les produits hispano-mauresques. La belle vaisselle en porcelaine de Limoges coudoie l’intemporel « Bleu de Fès » au style sobre et prestigieux. Une charmante fontaine en zelliges nourrit de son murmure la rêverie des visiteurs attablés sur la terrasse ou se joint discrètement à leurs conversations. Tout en ce lieu raffiné respire élégance, calme et beauté.
Le boutique du Petit Cormier propose désormais une partie de la collection des puzzles Sindbad à la vente. J’en profite pour remercier Jean Vieillart, l’initiateur et le gérant du Salon de thé, pour cette confiance. Des expositions seront organisées à la rentrée ou en fin d’année dans la galerie autour de l’art de la miniature persane et indienne. Comme on peut le constater le Petit Cormier ne craint pas l’éclectisme et assume sans complexe son regard international dans l’exaltation du culte du beau, qu’il soit d’ici ou d’ailleurs.

Le salon de thé du Petit Cormier
Boutique du Petit Cormier

Assiette "Bleu de Fès"

Montigny-sur-Loing

mardi 16 juillet 2013

Sindbad PUZZLE dans La République de Seine-et-Marne



Dans le numéro du lundi 10 juillet 2013, le journal La République de Seine-et-Marne a consacré la première page de sa rubrique Economie à la présentation de Sindbad PUZZLE. Vous pouvez lire l'article sur le site du quotidien en cliquant sur le lien suivant :
 

samedi 6 juillet 2013

Nainsukh : Joueurs de trompettes

Troupe de trompettistes, Nainsukh, vers 1735, MET Museum


On pourrait presque entendre le son assourdissant émis par les trompettes tant Nainsukh de Guler parvient par son don inné de l'organisation spatiale et de l'observation à nous peindre avec brio cette scène musicale. La savante répartition dans l'espace de la poussée énergique des instruments cuivrés, l'effort physique qui se lit sur les visages et les corps cambrés des joueurs, le dépouillement du décor de fond qui concentre l'attention sur les poses expressives des personnages, tous ces éléments concourent à insuffler à la miniature une puissance dynamique captivante.
Cette peinture serait une œuvre de jeunesse de Nainsukh. Il l'aurait exécuté à Guler, dans l'atelier de son père, avant son départ pour Jasrota. Pourtant, y apparaissent déjà tous les dons artistiques du jeune peintre. Ils connaîtront leur plein épanouissement dans le château de son mécène et ami le rajah Balwant Singh. 

vendredi 5 juillet 2013

Une peinture de Nainsukh : le souverain Mian Mukund Dev avec sa suite

Le rajah Mian Mukund Dev chevauchant avec sa suite et précédé de musiciens, Nainsukh, entre 1740-1745, V&A Museum

La miniature ci-dessus est typique du peintre Nainsukh : un paysage vallonné, des teintes douces et pastels, un réalisme hérité de l'école moghole combiné avec un sens poétique de la nature propre à l'école de Pahari.
On y voit le souverain Mian Mukund Dev, du château de Jasrota, un de ces nombreux petits états de Pahari, chevauchant en compagnie de suivants et de musiciens. Il est vêtu d'une tenue jaune que les rajahs portaient à l'occasion de la fête de Vasant célébrée lors de l'arrivée du printemps. A ses côtés, un valet à pied tient le hookah (pipe à eau) qu'il fume tout en cheminant. Il est précédé d'une petite troupe de musiciens. Celui du milieu chante en s'accompagnant d'un instrument à cordes, probablement une vîna, tandis que son compagnon joue du tabla. La femme en rouge est identifiée par une petite inscription en haut à droite de l'image comme étant "la chanteuse Amal". Trois serviteurs ferment la marche. L'un d'eux tient un faucon de chasse sur sa main droite.
Cette peinture nous offre un aperçu sur l'art de vivre des roitelets indiens. Il se dégage de l’œuvre un sentiment nostalgique pour une époque où une certaine douceur de vivre devait régner dans les fiefs provinciaux. Grands amateurs de plaisirs raffinés et esthètes dans l'âme, les rajahs, à l'image de leurs suzerains moghols, surent développer un mode de vie basé sur la délectation des sens procurée par les beautés de l'art.